Générations volées, la Gendarmerie royale du Canada a reçu de l'argent du gouvernement canadien et de l'Église pour rendre les enfants indigènes qui se sont enfuis de la tristement célèbre école de Lejac, comme le révèle ce rare document d'archives des Affaires indiennes du Canada.
"Ottawa, 20 mars 1941.
Révérend Monsieur : Le ministère reçoit un compte de la Gendarmerie royale du Canada demandant le paiement de 20,05 $ pour le mois de septembre et de 45,51 $ pour le mois d'octobre 1940, en rapport avec les dépenses encourues pour le retour des enfants ayant fait l'école buissonnière au pensionnat indien de Lejac.
Ces comptes sont en cours de paiement, mais vous noterez qu'à chaque fois que des enfants font l'école buissonnière, le ministère doit faire face à des dépenses pour que la GRC les renvoie au pensionnat.
Il est donc à espérer que tous les membres du personnel feront tout leur possible pour maintenir à l'école des conditions de nature à décourager l'absentéisme.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués,
Philip Phelan, chef de la division de la formation".
~ "Beaucoup de membres de ma communauté y ont été amenés [Lejac], y compris mon frère aîné et mes sœurs, C'était une école assez notoire... ils ont été témoins de beaucoup d'abus." ~ Le chef régional de l'Assemblée des Premières Nations de la Colombie-Britannique, Terry Teegee, janvier 2018.
Comprendre le rôle de la GRC à l'époque des pensionnats. Le système des pensionnats indiens au Canada a été établi comme un système fermé hautement contrôlé. La Gendarmerie royale du Canada a assumé un rôle d'application de la loi au sein de ce système d'oppression en poursuivant, en recherchant et en renvoyant les élèves qui faisaient l'école buissonnière. L'absentéisme scolaire représentait 75 % des cas, ce qui donne un aperçu du nombre alarmant d'élèves qui se sont enfuis de ces pensionnats, entraînant de nombreux décès par exposition et disparitions. La GRC a également infligé des amendes aux parents dont les enfants n'allaient pas à l'école. Les autochtones se sont également souvenus que la GRC était utilisée comme une menace contre leurs parents pour les inciter à aller à l'école. La menace d'une action de la GRC est apparue comme un thème récurrent utilisé par les agents des Indiens et les responsables de l'Église pour obtenir des indigènes assujettis qu'ils se plient à leur volonté.
~ "Toujours à nous dire comment nous allons être si inutiles. Depuis sept ans, chaque jour où nous entendons cela, je n'ai toujours pas surmonté ces... J'ai honte de ma vie. Ils vous disent tous les jours que vous ne serez rien, que ça vous colle à la peau et que vous ne vous souciez pas de vous comme vous le devriez. Ils ont besoin de comprendre comment nous avons grandi, le fait d'avoir été dans un pensionnat et tout ça, et la violence que nous avons dû subir après..., je suis content que mon histoire soit sortie." ~ Marlene Jack. Le 28 septembre 2017, elle témoigne dans le cadre de l'enquête nationale sur la disparition et le meurtre de femmes et de jeunes filles indigènes de son enfance qui fréquentaient le pensionnat de Lejac, qui étaient sans abri dans le Downtown Eastside de Vancouver jusqu'à la disparition de sa sœur Doreen, de son mari Ronald et de leurs deux enfants, en 1989, à Prince George.
~ "Il est tellement important de savoir comment nous sommes arrivés à ce lieu de deuil collectif. Si nous avons ces chiffres, alors notre peuple pourra commencer à parler de son propre holocauste." ~ "militante autochtone, Maggie Hodgson.
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