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  • Photo du rédacteurDaniel Corones

Si tu reste un Indien tu iras en enfer

Un missionnaire oblat utilise " l'échelle du père Lacombe " pour endoctriner et effrayer trois jeunes enfants indigènes à Beauval, Saskatchewan. Archives Deschâtelets, Ottawa. 1890.

~ Les missionnaires en Europe ont utilisé une illustration d'un chemin qui monte au ciel, surtout chez les illettrés. Le père Lacombe en a adapté une pour l'utiliser en Amérique du Nord.

Dans la version canadianisée qui a été mise en évidence chez tous les missionnaires oblats, il y avait deux chemins qui menaient vers le haut, de la Création au Jour du Jugement.

À gauche, le " Chemin du Bien " menait à travers de nombreuses épreuves fluctuantes à l'incarnation de Jésus, à l'arrivée des missionnaires chrétiens en Amérique du Nord, à l'influence bienfaisante du Pape, au delà du jugement, aux feux purificateurs du purgatoire et, finalement, à une vie de béatitude dans les bras de Dieu.

A droite, le "Chemin du Mal" correspondant, a fait son chemin tortueux au milieu de nombreux diables ailés et mauvais esprits jusqu'en Enfer après le Jugement.

Bill Whitehawk, un élève de l'école St Phillip's de la réserve Keeseekoose, dans le centre-est de la Saskatchewan, dans les années 1950, se souvient que le côté qui s'est retrouvé en Enfer était le côté indien de l'affiche. Pour lui, le message était clair : " ...Si vous participiez à vos rituels et à des choses comme ça, c'est là que vous alliez finir. Par contraste, "vous étiez un ange si vous suiviez le prêtre ou la religieuse marchant avec une croix... vous alliez au ciel si vous étiez blanc".

Un élève du pensionnat Blue Quills, en Alberta, a tiré de la même illustration le message suivant : " Si vous restez indien, vous finirez en enfer ".

Pour les élèves, l'échelle de Lacombe n'était que l'expression graphique d'un ethos dans lequel toutes les choses indiennes étaient païennes, mauvaises et inacceptables.



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